ou comment permettre à nos enfants d’observer autre chose que leurs orteils (même si ça peut être très intéressant d’observer un orteil)
Voir le monde comme un artiste, c’est quoi ?
Les artistes vivent dans le même monde que les autres, mais ils le côtoient différemment.
Un peintre peut être fasciné par la couleur d’une ombre projetée par un arbre sur une maison, s’émerveiller devant les formes complexes d’une fleur, observer les vides des feuillages des arbres laissant apparaître des bouts de ciel… Les artistes voient des choses que d’autres ne remarquent pas. Pourtant, je pense que voir comme un artiste est une compétence que n’importe qui peut développer, tout simplement parce qu’elle est en nous à notre naissance.
Il n’y a qu’à voir les enfants. Ils sont fascinés par le monde qui les entoure. Pour eux, chaque observation est une surprise !
POURQUOI ? Parce qu’ils sont dans la découverte, oui, mais aussi parce qu’ils voient le monde tel qu’il est.
De notre côté, les voir découvrir les choses avec leurs grands yeux ronds est merveilleux. Mais on est parfois nostalgique de cette époque où tout n’était que découverte pour nous aussi. En voyant nos petits bouts évoluer, on aimerait retrouver cette innocence et ce plaisir.
BONNE NOUVELLE : tout n’est pas perdu ! Vous pouvez retrouver votre regard d’enfant. Et par la même occasion, permettre à vos enfants de ne pas le perdre.
COMMENT ?
1. Voir avec ses yeux
Commencez par vous poser 5 minutes sur un banc et observez. Mais n’observez pas avec votre tête, non, observez avec vos YEUX.
AVEC VOTRE TÊTE
AVEC VOS YEUX
Vous verrez que le monde n’est constitué que de formes et de couleurs. Et ya pas que moi qui le dis !
« Devant vous un arbre, une maison, un champ ou quoi que ce soit. Pensez seulement à ceci : voici un petit carré de bleu, de rose, un ovale vert, une raie jaune et peignez exactement comme ils vous apparaissent. » Claude Monet
2. Ne pas (toujours) chercher à nommer les choses
Nommer un immeuble, une feuille, un vase… nous pousse à voir ces choses juste comme un immeuble, une feuille, un vase. Ne pas les nommer, c’est mieux les observer. C’est donner plus d’importance à ce qu’elles sont qu’à ce qu’elles représentent pour nous, en tant qu’individus “formatés”.
Si je vous demandais de nommer les éléments de cette photo, vous parleriez certainement des fleurs ?, des pommes ?, du couteau? et de la partition de musique?
C’est parce que le fait d’identifier et de nommer les choses satisfait notre désir de donner un sens à notre environnement. Lorsqu’on observe une scène ou une image, on a tendance à regarder, étiqueter et déplacer nos yeux d’un objet à l’autre.
MAIS : quand on voit une chose qu’on ne peut pas identifier, on l’examine d’une manière différente. On regarde sa couleur, sa forme, sa texture, sa taille… avec la même curiosité qu’un enfant.
ON NOMME LES CHOSES
ON VOIT LES CHOSES
3. Regarder les vides et les pleins
Il faut apprendre à regarder ce qu’on nous montre, mais aussi ce qu’on ne nous montre pas. Je parle des espaces autour des choses. Ils sont tout aussi importants que les choses elles-mêmes.
Pourquoi ? parce que les vides ont une forme eux aussi, autant que les pleins.
LES PLEINS
LES VIDES
Ce nouveau regard ouvre des perspectives incroyables, parce que si on s’ouvre à lui, il nous permet de voir deux fois plus et deux fois mieux !
4. Observer les ombres
4. Observer les ombres.
Elles sont presque invisibles pour celui qui ne veut pas les voir, et en même temps présentes partout !
Nous vivons dans un monde riche de variétés (individus, animaux, objets, trésors de la nature…) qui cohabitent, et projettent leur image les uns sur les autres, grâce à la lumière. Les ombres sont sur nous et tout autour de nous. Et les observer est une vraie merveille.
Car les ombres ont des formes oui, mais pas que, elles ont aussi des couleurs !
LES FORMES
ET LES COULEURS
Alors adultes, recommençons à REGARDER ce qui nous entoure : les couleurs, les formes, les vides, les ombres, la lumière…. et observons toutes ces choses à travers un nouveau prisme,
celui de l‘artistique.
C’est, je pense, toutes ces petites habitudes là, que les enfants ont naturellement, qu’il faut expérimenter avec eux lorsqu’ils grandissent pour qu’ils puissent conserver ce regard d’artiste (et nous le retrouver).
Les bonnes choses, ça se partage !